Les saisonniers qui louaient autrefois en station optent désormais pour l'achat dans la vallée, ce qui profite à Bourg-Saint-Maurice.
« Depuis au moins trois ans, le marché immobilier de Bourg-Saint-Maurice est assez dynamique », reconnaît d’emblée Daniel Payot, gérant de l’agence immobilière Laforêt installée dans cette ville qui compte 7 200 habitants.
Après Moûtiers, Bourg-Saint-Maurice fait figure de passage obligé pour les stations de sports d’hiver de la Tarentaise. Les Arcs, sa station phare, est reliée à la vallée par un funiculaire aérien construit à l’occasion des Jeux olympiques d’Albertville en 1992.
Trafic touristique
L’événement sportif a permis aussi de réaliser l’aménagement de la route d’accès depuis Albertville et d’électrifier la voie ferroviaire. Désormais, la ville gère mieux les bouchons liés au trafic les week-ends d’arrivée des touristes et compte des trains directs depuis Londres ou Bruxelles. Les vacanciers cherchent à rejoindre leur station mais visitent peu le centre bourg.
Le marché immobilier s’en ressent et reste très axé sur la résidence principale. « Nos ventes de résidences secondaires se limitent à 20 %. Les clients, qui viennent des villes à proximité ou de Lyon, profitent des Arcs l’hiver et l’été, n’occupant leur résidence que le temps des vacances », estime Daniel Payot pour qui la vallée vit, quant à elle, douze mois de l’année.
La priorité : rénover le centre-ville
La demande actuelle de biens « reste très diversifiée même si les primo-accédants, et pas seulement des jeunes gens ici, sont nombreux. Ce sont surtout des saisonniers installés à l’année et motivés par la baisse des taux de crédits immobiliers. Ils louaient jusque-là en station, mais optent aujourd’hui pour l’achat d’un appartement dans la vallée. Ils arrivent à rembourser leur emprunt avec l’équivalent de leur ancien loyer », détaille l’agent immobilier.
Les vendeurs sont surtout d’anciens saisonniers qui changent de vie et quittent la montagne ou des personnes qui, avec l’âge, cherchent à se rapprocher du centre bourg.
« La priorité actuelle est de rénover le centre-ville car il y a une vraie logique à réhabiliter l’existant plutôt qu’à construire en périphérie et créer du neuf », explique-t-il. Selon lui, Bourg-Saint-Maurice est l’une des plus grandes communes de France, « mais 90 % du foncier doit rester de la terre agricole ou de l’alpage. Et il faut désormais réinventer un attrait des cœurs de ville dont la rénovation doit devenir essentielle notamment pour les acteurs de l’immobilier. »
3 000 euros le m2 dans l'ancien en bon état
Les appartements à rénover se vendent environ 600 euros le m2 en centre-ville, à l’image de ce bien de 127 m2 vendu par l’agence Laforêt 90 000 euros. Un appartement dans l’ancien, en bon état, se vend environ 3 000 euros le m2.
Parfois, les acquéreurs se tournent vers Albertville ou cherchent un appartement moins cher qu’à Bourg-Saint-Maurice car les prix restent assez élevés, équivalents à ceux d’Aix-les-Bains, la ville la plus chère de Savoie. « Bourg-Saint-Maurice n’a pas d’économie propre. Les stations maintiennent alors un prix de l’immobilier plutôt dans la tranche haute que dans la tranche basse », reconnaît Daniel Payot.
Dans la station des Arcs, un chalet de 8 pièces peut s’échanger au prix de 995 000 euros, soit 7 653 euros le m2. Mais il est possible de trouver des maisons à environ 2 300 euros le m2.
Comments